A New World Order

La gouvernance mondiale existe - mais pas forcément sous la forme que l'on imagine. Ce livre argumente non seulement qu'un nouvel ordre mondial doit être envisagé, mais encore que l'avènement de ce dernier a déjà eu lieu. Anne-Marie Slaughter nous invite ainsi à repenser complètement notre vision du monde politique : il ne se résume ni à un ensemble d'États qui communiquent par l'entremise des présidents, des premiers ministres, des ministres des Affaires étrangères et des Nations Unies, ni à une clique d'ONG mais doit être considéré comme une structure mondiale de « réseaux gouvernementaux ».

Slaughter soumet la description convaincante d'un monde dans lequel les acteurs gouvernementaux - corps policiers, régulateurs financiers, et même juges et législateurs - échangent des informations et coordonnent diverses activités au-delà des frontières nationales afin de lutter contre le crime, le terrorisme et autres conséquences des interactions internationales. Les juges et les régulateurs nationaux et internationaux y sont à même de travailler en étroite collaboration pour faire appliquer les accords internationaux plus efficacement que jamais auparavant. Ces réseaux, qu'ils prennent la forme d'un discours constitutionnel entre diverses juridictions ou encore d'organisations bien établies, comme le G8 ou l'Association internationale des contrôleurs d'assurance, font bouger les choses - et les font souvent bouger dans la bonne direction. Néanmoins, ces réseaux sont souvent sous-estimés et trop peu utilisés pour relever les défis auxquels le monde est confronté aujourd'hui.

Le monde politique moderne consisterait donc plutôt en divers États dont les différentes composantes acquièrent rapidement une importance équivalente à celle de leur autorité centrale. Slaughter décrit non seulement ces réseaux, mais expose également un plan visant à leur permettre d'intervenir pour rendre le monde meilleur. En dépit des questions de légitimité démocratique qu'il pose, ce nouveau monde n'est pas celui dans lequel un « gouvernement mondial » impose ses diktats. L'auteure soutient au contraire que nos gouvernements nationaux sont critiques pour s'attaquer aux problèmes contemporains d'un ordre mondial en réseau.

Ce contenu a été mis à jour le 29 juin 2018 à 19 h 08 min.